IRONIE

Publié le par les fleurs du Sultan

 

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    Avant de prendre les vacances d'été, Nesrine et ses copines, ont profité des moments de liberté avant de s'engouffrer chacune dans le cercle familiale avec ces fêtes par ci par la et ces petites escapades en mer si et bien si l'armée a bien pu désinfecter les plages des disciples de la terreur.


    Les derniers jours du mois de juin, Nesrine passait son temps, entre buvette chez Chris c'était un petit gars très branché musique occidentale avec une âme de poète, habillé en grande classe d'où le pseudo Chris( Oui c'est toi celui qui écris sur un fond gris) , il était en adoration de Christian Dior.


    Il était d'usage chez les filles de ne jamais s'appeler par leurs vrais prénoms dans la rue, c'est comme publié son numéro de carte bancaire dans une revue, on risque des ennuis, alors Nesrine et ces copines ont toutes inventé des pseudos avant même l'air de l'internet.

Nesrine était Maria, ( tu te reconnais j'espère ma québécoise !)

Sarah sa copine joyeuse qui habitait Hydra, avait les cheveux blond, les yeux noisettes a choisi Indra  (car elle adorait les indiens, et Indra voulait dire  Splendeur).


    Souvent Nesrine quittait sec copines et aller rejoindre Mourad, dans un petit restaurant au bord de la baie d'Alger, c'était celui d'un ami de Mourad , à  cet endroit, ils pouvaient trouver leurs tranquillités , leur petit monde à eux seulement , ils s'aimaient en douceur comme la vague qui embrasse la plage ayant peur de lui faire mal .

La mer et le sable dansent en ras de marais par fois on note une  montée en intensité et les pauses au restaurant du petit couple pouvaient durer des heures, ils aimaient tout deux un chanteur exubérant mais qui avait une grâce dans la voix et des paroles tirées des fonds des mers agitées, George Michael était devenu leur sirène de plage.


    Parfois la vague se laissait aller au plus bas et devient marais faible et le rendez vous se limitait à quelques mots échangés, rien que pour se voir et laisser le cœur communiquait.

Avant de se quitter pour 2 mois de vacance, nos deux amoureux se sont jurés de se parler au quotidien par téléphone, ainsi  ils ne seront pas coupés complètement pendant ce long moment.


    Alors les vacances d'été sont devenus déchirement pour Nesrine ,chaque après midi elle s'assis sur la terrasse de sa chambre , devant un bel arbre de Lilas et rêvait de son Mourad , et comme par une magie du ciel et de l'amour un petit Moineau avec un bec rouge , venait sur une branche partageait ses rêves , il était la par fois dans un silence religieux , peut être qu'il rêvait lui aussi de sa promise , et parfois il chantait , et Nesrine levait les yeux pour le regarder , lui sourire , et même lui dire:


-          « Je crois qu'on est deux qui se languissent de nos amours »


    La nuit , quand ses mères dormaient , Nesrine , prenait le téléphone , ce vieux téléphone avec un fil très long , elle le prenait dans sa chambre et le mettait sous un oreiller au premier Dring , elle décroche c'était Mourad et la elle pouvait rester des heures , jusqu'au lever du jour à discuter avec lui , quand son arrière grand-mère se levait pour aller au toilette car c'était souvent le cas, Age oblige , Nesrine , se couvrait avec son drap et faisait la morte endormie , même si elle devait suffoquer de chaleur , il fallait tenir le coup , car l'arrière grand-mère était très intelligente, elle avait une ouïe très performante , il lui arrivait de venir voir si tout le monde est bien couché , elle était mère c'était un métier à tout  jamais .


    Quand les deux tourtereaux, ne pouvaient plus de cette séparation, ils se donnaient rendez vous prés du jardin Bizot , un beau jardin , tout prés du Lycée Ibn Rochd mais aussi prés de la caserne militaire , c'était la le tableau de Blida , une romance militaire.


   La tante ( appelée maman par Nesrine )était maniaque de propreté , alors les journées de vacances ressemblaient à des corvées de soldat , nettoyage , lustrage , vaisselle et lessive , c'était un beau cadre de loisir pour la pauvre Nesrine , mais elle ne se plaignait pas , son cœur était heureux , et cela donnait un vibrato compulsif de jouissance même aux choses les plus déplaisantes dans une vie .


    La seule femme qui était dans une joie constante c'était l'arrière grand-mère, cette dame de 100 ans , avait toujours un sourire , on croyait que la vie lui a était toujours un fleuve tranquille ,Naty ( diminutif de Nafissa qui faisait trop vieille )la voisine de Nesrine la nommait  mamie-joie , elle trouvait que Nesrine avait une certaine chance d'être la fille de 3 femmes !!!

Ce que Naty ne savait pas c'est que la mamie joie avait une adoration à ses colchiques qu'elle prenait soins chaque printemps à les cultiver , c'était son coin de jardin à ne jamais toucher , mais Naty oubliait souvent et comme elle passait toujours par le jardin communicant entre les deux voisins , il lui arrivait de marcher sur les petits bourgeons , et là, la grand-mère marmottait entre ses lèvres quelle abeille de femme.

Les jours de juillet puis aout se déroulaient dans cette quiétude chimérique , quand ,  Nesrine est brusquement tombée malade , des vomissements , des maux de tête , des névralgies , ces mamans lui ont concoctaient toutes les recettes , et Dieu sait comme elles sont 3 , alors le nombre des remèdes miracles de grand-mère s'est vue triplé.


    On a pensé a une insolation , alors ,on a imbibé les cheveux de Nesrine de fleur d'oranger , on dit que cela enlève la chaleur du cuir chevelu , cela sentait bon dans le moment mais après , les cheveux deviennent de vrais ficelles , les maux têtes ont cessé une demie journée puis , c'est revenue , alors on a tranché pour le vinaigre blanc , il est plus puissant il soulage des coups de soleil , alors vinaigre sur la tête , cela avait une qualité faire fuir les moustiques c'est tout .

Au bout les cheveux roux de Nesrine ressemblait à un plat de spaghetti, sucré, salé, franchement c'était dégoutant.

Mais cela n'a rien changé à son état, alors elle a multiplié les prises de doliprane, cela soulage un laps de temps mais les migraines sont devenues répétitives avec des diarrhées aussi.


    Au bout d'une semaine, les mères, la voisine, enfin le conseil des femmes du quartier a tranché, Nesrine doit voir un médecin.

Ce dernier, a conclu a une céphalée partielle, alors il lui prescrit des anti-inflammatoires puissants, et rejette la cause de ce trouble au stress des études et surtout à la Situation dramatique du pays, des anti anxiolytiques ont était aussi sur ordonnance, c'était les années ou ses médicaments ont entaient les plus commercialisés, le médecin en rigolant disait :


-          «  Un comprimé pour moi et un pour vous »


Après cette visite l'état de Nesrine s'est un peu amélioré.

En septembre à l'entrée Mourad était choqué par l'amaigrissement de Nesrine, il savait qu'elle était malade, mais il n'imaginait pas qu'une migraine pouvait lui faire perdre 10 kg, alors il lui propose de l'emmener a Mustapha le grand hôpital d'Alger ou il a un grand ami biologiste, pour lui faire un petit bilan, il soupçonnait une anémie

Le rendez vous pris, Nesrine est partie pour faire ses tests sanguins, et attendait le résultat dans l'après midi, avec Mourad.

Celui-ci à la gare, en la voyant avec sa chevelure rousse en nattes et son sourire d'enfant ne savait comment lui annonçait la nouvelle :

 

-          « Alors, dit c'est une anémie ? »

-          « Non, de ce coté c'est bien, ce n'est pas la grande forme mais Kamal m'a

             dit que c'est normal 11g d'hémoglobine, ça tient la route en Algérie »

-          « Alors je vais bien, mais je me demande ces migraines  et ces maux

              d'estomac d'où ils viennent »

-          « C'est qu'il y a autre chose ma biche, on a trouvé un taux élevé de

             Glycémie, c'est peut être un diabète. »

-          « Un diabète, mais aucun membre de ma famille n'est diabétique ?

              comment ça se fait ?je ne comprends plus »

-          « Il faudrait refaire le test dans un laboratoire privé, mais en principe

              il y a des symptômes comment ton médecin ne s'est il pas rendu compte »

-          « Quels symptômes ? »

-          « En principe tu bois beaucoup d'eau tu urines plus souvent  et tes lèvres

              deviennent sèches et amères »

-          « Oui j'avais bien cela mais je croyais que c'était à cause de la chaleur,

              tu sais il a fait presque 45° au quotidien au mois d 'Aout, alors j'ai

              trouvé que c'était normal de boire beaucoup »

-          « Je sais ma douce, ne t'inquiète pas on va procéder calmement, tu vas

              avant tout le dire à ta maman puis suivre un traitement, ce n'est pas

              mortel le diabète »


    Nesrine n'a pas répondu à cette question, ce n'est pas mortel un diabète mais elle le voyait telle un abysse entre elle et son aimé, être malade chronique c'était une tare chez une femme, alors le long du trajet, Nesrine pensait et repensait à sa vie nouvelle avec cette maladie. Mais une chose la préoccupait de plus en plus, comment  cela fait-il qu'elle soit diabétique alors que personne ni prés ou de loin dans sa famille ne l'est, pourquoi est elle rousse alors que génétiquement elle ne trouve aucune source à ce génotype, maintenant ses réflexions entaient celle d'une étudiante en Pharmacie qui a fait deux ans de génétique.


    Nesrine, avait comme le pressentiment que cette nouvelle année allait être celle du grand Bing de sa vie ..............

En arrivant à la gare de Blida, elle dit à Mourad avec un ton résolu :

 

-          « Je veux aller à Oran voir la ou je suis née »

 

Mourad est resté bouché bée, abasourdi, ne comprenant en rien le lien entre ce qui se passe et cette décision .................................

 

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S
je t'ai gardée en dernier pour te lire doucement, relire, revenir sur certains passages, car pour moi, même si l'histoire annonce un éventuel diabète, c'est une histoire dont je me sens si proche, <br /> une histoire si bien racontée<br /> tous ces détails<br /> cette maison de femmes,<br /> le téléphone caché sous les draps,<br /> les odeurs, la musique,<br /> quand je viens ici, je m'imprègne de tes mots<br /> et la sarah qui aime les indiens, coïncidence ou douce attention,<br /> je t'aime fort,<br /> be happy<br /> à bientôt pour la suite,<br /> bisousbisous
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M
Évidement que je me suis reconnue! Quelle magnifique histoire pleine de rebondissement et qui me garde en haleine à chaque fin de page.<br /> Ce voyage dans ton univers m’éblouie et chaque passage de tes écrits sont un instant de magie où le rêve s’allie à la réalité de la Vie. Bravo!<br /> Je t’embrasse tendrement.<br /> Maria, tu amiga de Québec
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