Paroles de silence
Il y a des murs qui ne brisent jamais, ceux des silences coupables:
Celui d’un père qui s’évade dans sa jeunesse et sombre dans les plaisirs charnels et ignore sa chair, pour lui la vie est un couloir qui le mène vers la gloire de sa fleur d’âge, il meurt dans l’oubli ou se proclame cœur de père à l’effondrement de sa jouissance d’éphèbe .
Ou celui d’une mère qui s’engage dans l’amour de son infant et l’écrase par le poids de son affection et le rend esclave de son bien être.
Ou le silence d’une femme qui se soumet à un héritage de mœurs et d’us rien que pour être sociable.
Ou celui d’un homme qui prend les armes pour devenir un chevalier dans la jungle de la richesse, celle ou le sang devient pluie nourricière de la haine, de la colère et de la misère.
Ou le silence des enfants scindés entre amour paternel et l’autre d’une mamelle ou chacun tire les ficelles d’un corps partagé entre amour et détresse.
Ou celui des âmes errantes entre l’amer et l’amour cherchant à atteindre un bonheur que seules les grandes âmes arrivent à connaître.
Ou le silence des regards quand las maux du monde deviennent ignobles et qu’il ne reste à l’homme sage que les larmes pour parler de sa tristesse.
Ou celui d’un homme et d’une femme qui partagent le même drap d’un lit et qui muent et deviennent diaphanes, les corps se touchent et les âmes disparaissent dans la quête d’un accomplissent d’un rite ancestrale, celui d’être accompagner dans l’ignorance de l’esprit et de l’âme, rien que pour survivre dans la marge de l’édifice sentimental.
Des silences qui nous mènent vers un outrage envers la sagesse et la vertu, on construit des murs pour se cacher derrière et croire que le salut vient de la nuit éternelle.
Des murs que le soleil caresse, les étoiles cajolent pour leurs donner l’illusion d’être incassables, et le temps use la pierre et un jour la ruine se rebelle et devient histoire, alors que le cœur meurtri de silence est devenu un cendre d’un passé, le silence est plus mortel que l’agonie elle-même.